- GÂTINE
- GÂTINEGÂTINETerre déserte, inculte, «gâtée». Ce terme de gâtine impliquait d’abord la dévastation, puis le résultat de cette dévastation: la terre en friche.Par extension, il s’applique à des régions pauvres à sols peu fertiles, imperméables, acides, établis sur des schistes ou des granites. Les champs irréguliers, les taillis, les landes à bruyères et ajoncs en font un paysage verdoyant, mais sans le réseau serré de haies du bocage: ce sont les gâtines vendéennes et poitevines. En Touraine, gâts , dégâts , gâtines s’appliquent aux landes intercalées entre champs cultivés et lambeaux de forêts, obtenues autrefois par incendie de celles-ci. La Provence a ses terres gastes , la Flandre ses wastines . Dans les gâtines, pays pauvres, la jachère régnait un an sur deux; seuls venaient bien le seigle ou les choux. Le remède était dans les amendements calcaires; il exigeait une dépense de travail considérable peu compatible avec un exode rural intense. La modernisation s’est faite par orientation vers l’élevage, qui assure de nos jours le plus clair des ressources.• déb. XIIe « terrain inculte; ruine »; lat. vastus « vide, désert », avec infl. du frq. °wost♦ Région. Terre marécageuse et stérile, par suite de l'imperméabilité du sous-sol.⇒GÂTINE, subst. fém.A. — Vx. Terre imperméable, inculte et marécageuse. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — GÉOGR. Pays de landes et de médiocre culture mal dégagé de la forêt (d'apr. GEORGE 1970). La gâtine vendéenne. La vaste forêt qui, au Moyen Âge, couvrait le sol silicieux de la gâtine tourangelle, se montre encore par quelques lambeaux détachés (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 146).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. « terrain inculte, inhabité; pillage, ruine » (Psautier Cambridge, 93, 21 ds T.-L. : guastine demenrunt envers l'aneme del juste [copulabuntur — lire pop- — adversum animam justi]); ca 1140 (GAIMAR, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 3135 : As bois se tint e as gastines). Plutôt que directement dér. de l'adj. a.fr. gast (« désert, inculte » ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 3127; « dévasté » ca 1175, B. DE STE-MAURE, Chron., éd. C. Fahlin, 3775; du lat. class. vastus au sens de « vide, désert, désolé, ravagé », avec infl. de l'a.b.frq.
[all. wüst « désert », v. KLUGE, s.v. Wust, wüst]), gastine paraît continuer, toujours en relation avec gast et gâter, l'a.b.frq. wôstinna, a.h.all. wôstinna, wuostinna, subst. « désert », v. KLUGE, loc. cit. (DEAF, s.v. gast, col. 359).
gâtine [gɑtin] n. f.ÉTYM. V. 1120, guastine; de gâter (proprt « terre dévastée, déserte »); cf. Ronsard, la Forêt de Gâtine.❖♦ Régional. Terre marécageuse et stérile, par suite de l'imperméabilité du sous-sol. || La gâtine vendéenne.0 Il est arrivé qu'après que plusieurs lieux incultes ont commencé à être cultivés, on leur a conservé le nom de gâtine, assez commun en Touraine, Beauce, Le Maine.❖HOM. Gattine.
Encyclopédie Universelle. 2012.